samedi 25 juillet 2009

Queen parmi les fleurs

Quand on parle de cheval cantonnier, on évoque immanquablement l'Alsace, qui aurait dans ce domaine une longueur d'avance. La ville de Lampertheim, tout près de Strasbourg, a depuis plusieurs années mis en place un cheval cantonnier qui participe au ramassage des déchets et à l'arrosage des fleurs.
Interessons-nous aujourd'hui à l'association des Attelages Bernard Weber, très active dans le domaine du cheval cantonnier, dans le Bas-Rhin. Première étape à Pfaffenhoffen près de Haguenau.
L'association des Attelages Bernard Weber effectue à Pfaffenhoffen l'arrosage des fleurs pendant la période estivale, depuis 3 ans. Le maire de la commune, Pierre Marmillod, semble un partisan déterminé de la traction animale. Sa rencontre avec Bernard Weber a fait le reste. L'association s'est engagée auprès de la commune comme prestataire de services pour l'arrosage.
Ce jour-là, c'est Catherine Buchholtz qui mène Queen (croisement comtois/haflinger) dans les rues de Pfaffenhoffen. La journée commence tôt par un passage à la rivière, la Moder à 150 mètres du centre ville, pour remplir les deux cuves de 300 et 400 litres. Un moteur thermique permet de pomper l'eau et de remplir les cuves en quelques minutes. Commence ensuite l'arrosage, avec l'aide de Jérôme.
"Comme il est très tôt, j'arrose en priorité deux bacs à fleurs du centre ville qui sont un peu plus difficiles d'accès avec le cheval à cause des voitures. A cette heure-là, il n'y en a pas encore en stationnement", explique Catherine.
Ensuite c'est au tour des bacs à fleurs et des suspensions dans les rues adjacentes. Aucun problème d'accessibilité avec le cheval. Le tuyau, avec un embout métallique, permet à Catherine d'arroser les fleurs en suspension sans avoir à quitter son siège. Elle peut aussi garder en main les guides de Queen rompue à cet exercice et qui ne prête aucune attention aux véhicules, voitures, camions, tracteurs, qui passent à quelques mètres. L'arrosage s'effectue à l'aide d'un petit moteur électrique dont la batterie est alimentée par un panneau solaire situé à l'arrière de la cuve. Les arrosages sont effectués en matinée, à plusieurs reprises au cours de la semaine en fonction des pluies qui ont pu tomber.
Ce tableau presque parfait du cheval cantonnier doit être tempéré. L'association des Attelages Bernard Weber, qui intervient aussi à Schweighouse-sur-Moder pour l'arrosage et à Phalsbourg en Moselle pour le ramassage des déchets (reportages à suivre sur ce blog), ne peut pas pour l'instant offrir d'emploi salarié à l'année à ses meneurs. Bernard Weber cherche donc à augmenter le volume de son activité avec les municipalités environnantes. Il vient pour cela de procéder à des essais de balayeuse hippotractée. Si cette activité voyait le jour, elle pourrait étoffer les emplois du temps des meneurs sur toute l'année.
Une solution pourrait voir le jour avec le nouveau statut d'autoemployeur qui a été mis en place en France le 1er janvier de cette année. Les meneurs pourraient se déclarer sous ce statut et offrir leurs services à l'association qui, elle, serait en charge de passer des contrats avec les municipalités.
En fait, le travail accompli par l'association des Attelages Bernard Weber montre bien toute la difficulté qu'il y a à réintroduire le cheval en milieu urbain.
Mais avec bonne volonté et patience...

Aucun commentaire: