vendredi 27 janvier 2012

Jour de Concours À Nogent > 1ère Partie

La création de la SHPF en 1883 a donné naissance à un concours national annuel du cheval percheron qui réunissait entre 300 et 400 des plus beaux spécimens de la race.
H. de Loncey, dans le journal L'Acclimatation, a fait un récit très détaillé du concours 1889 qui s'est déroulé à Nogent-le-Rotrou. Ce texte donne une idée de l'importance que revêtait le concours national à cette époque.
Nous allons publier cet extrait de l'article de Henri de Loncey en le découpant en trois parties, à lire aujourd'hui et les deux prochains samedis.

  • Voltaire, par Rosa Bonheur, 1er Prix du concours de Nogent-le-Rotrou en 1884.

"... Ajoutons à ces qualités qui constituent l'éleveur chez le Percheron, de l'aménité dans le caractère. Il est hospitalier, s'il vous invite, il ne veut pas que vous le regrettiez. C'est ainsi que pour son concours, il avait organisé un programme de fêtes et de distractions permettant à ses hôtes de ne pas s'apercevoir de la monotonie d'un séjour prolongé dans une petite ville -très bourgeoise, très proprette, il est vrai, mais peu folâtre en l'espèce.

Le jeudi 15, nous avons eu un lâcher de pigeons dont la Société colombophile d'Alençon avait pris la direction, Nogent-le-Rotrou n'ayant pas encore admis ce sport dans le catalogue de ses attractions. À 2 heures 35, la Place du Marché a vu pour la première fois une envolée de 150 pigeons voyageurs, sortant d'abord inopinément des cages, puis hésitant, cherchant leur orientation et finalement partant à tire-d'aile vers une même direction. Le coup d'oeil était gracieux, joli à voir, aussi le public nous a-t-il paru s'y intéresser. La première dépêche reçue nous annonçait l'arrivée à Alençon de la collection Adam à 3 h 11. Puis la musique municipale nous a régalé d'un concert ; le soir, fête de nuit avec illuminations a giorno, lanternes vénitiennes, bal en plein air, sociétés chorales, que sais-je encore ! Et pour clôturer dignement cette journée d'ouverture, un feu d'artifice qui eût donné à songer à Ruggieri lui-même ! Le vendredi, nous avons été tout entier aux premières opérations du jury. Samedi, temps maussade ; le matin, grand déjeuner auquel nous avons été invité, offert à MM. les vétérinaires chargés par le comité du stud-book de marquer les chevaux inscrits ; le soir, nous avons eu une retraite aux flambeaux très animée et fort pittoresque. Toutefois, on sentait percer chez les éleveurs attablés dans les principaux cafés un certain mécontentement ; il était évident pour un observateur -comme doit l'être tout publiciste- que ces gens très pratiques concevaient quelques inquiétudes dans les résultats pratiques de leur concours. Nous questionnâmes l'un d'eux et il nous apprit que M. Dunham, le célèbre éleveur américain qui, depuis l'ouverture des concours percherons, se rendait maître du marché, donnait des prix importants, et somme toute leur faisait gagner la forte somme, n'avait pas donné signe de vie cette année. Un seul Américain, M. Elwood, avait fait quelques achats importants, mais ne trouvant pas son redouté rival sur les lieux, il en avait profité pour obtenir des prix beaucoup moins avantageux, quelque chose comme 1500 francs de moins par étalon -ce qui est bien quelque chose".

La suite, samedi 4 février.

  • Enseigne de la SHPF, à Nogent-le-Rotrou.

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