vendredi 24 octobre 2014

Trois Questions À... Isabelle Kuntz

"Même si ça n'est pas mon type de cheval, je ne regrette pas d'y être allée".

Isabelle Kuntz en grande compagnie.

Isabelle Kuntz revient des États-Unis où, accompagnée d'Antoine Segaud, elle a assisté au Congrès mondial percheron de West Springfield, MA.
Le cheval percheron fait pleinement partie de la vie d'Isabelle depuis... depuis toujours. Une bonne raison pour recueillir les impressions d'Isa du Perche (pardon, Isa of Perche) après son voyage en terre américaine.

Tes premières impressions du milieu percheron américain ?
On comprend tout de suite que l'on est dans un milieu très professionnel. Un milieu où il y a beaucoup plus d'argent que chez nous. Ce côté professionnel est visible en permanence. Par exemple tous les élevages décorent leurs boxes à leurs couleurs avec des photos, des objets. On sent qu'ils aiment beaucoup ce qu'ils font et qu'ils sont prêts à payer pour cela.
Nous avons été vraiment très bien accueillis. À notre arrivée à l'hôtel, nous avions un petit mot d'accueil en français et à la cérémonie d'ouverture, on nous a remis un souvenir de l'événement.

Antoine Segaud, à West Springfield.

Quelles sont les particularités d'un Congrès mondial sur le sol américain ?
Ce qui est frappant pour nous, Français, c'est de voir que tout le monde est à la fois éleveur et utilisateur. Les chevaux sont présentés en modèle et allures et en utilisation attelée ou montée. On remarque aussi la manière particulière dont ils s'occupent de leurs chevaux. Les chevaux sont vraiment au centre de leurs préoccupations et il est inimaginable de les voir attachés à un camion, comme on peut le voir en France. La différence d'état d'esprit entre les milieux percherons français et américain est énorme.
Pour ce qui est de l'utilisation, on remarque une différence entre les chevaux d'attelage, qui sont toujours toilettés d'une manière impeccable, et les chevaux de traction et de labour, qui sont "nature". Bien sûr on est aussi surpris de voir le peu de spectateurs pour un événement aussi important.


Et le modèle percheron ?
Ce sont de beaux chevaux, mais c'est difficile de les appeler percherons. Ils sont tous très grands, mais ça, on le sait. On a aussi l'impression de voir un modèle unique. Jusqu'à deux ans, c'est très difficile de les juger. Ils manquent d'homogénéité. C'est seulement à partir de trois ans qu'ils commencent à prendre des formes. J'ai vu quelques chevaux avec une encolure légèrement arrondie.
Au niveau des présentations, ce sont des chevaux qui sont constamment contraints, et qui ne savent pas être libres. On sent à quelques rares moments chez certains un réel potentiel pour le trot. Quant à la longévité, un éleveur nous a confirmé que leur carrière ne dépassait pas les dix ans.
Très sincèrement, ça a été un voyage très enrichissant. Bien sûr, cela a un coût, mais je pense que tous les gens du milieu percheron français devraient aller voir cela au moins une fois.


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