vendredi 4 septembre 2015

Les Américains au Pin, Suite

Dans un article publié sur ce blog le samedi 8 août, nous faisions état d'une visite de plusieurs membres du Comité Marketing de l'Association percheronne américaine (PHAoA). Cette annonce avait été faite officiellement dans la Newsletter d'août de la PHAoA, avec le programme de la mission (concours national percheron au Haras du Pin et visites d'élevages dans le Perche), et ses objectifs (établir des relations de travail avec les instances françaises et européennes, et promouvoir en Europe les chevaux percherons américains).

Contactés par téléphone, les responsables de la Société hippique percheronne de France (SHPF) s'étaient montrés très surpris et avaient déclaré tout ignorer de cette visite. Une situation inhabituelle dans la longue histoire des relations percheronnes franco-américaines.
Un échange de mails avec la PHAoA nous a permis d'obtenir quelques précisions de la part de Andrea Detweiler, membre du Comité Marketing et qui devrait faire partie de la visite américaine en terre percheronne normande : "J'organise le voyage en France avec l'aide de Virginia Kouyoumdjian".

Une récente rencontre entre Lionel Blanchet, président de la SHPF, et Virginia Kouyoumdjian, programmée à la suite de ces annonces, semble avoir permis de dissiper, en partie, les interrogations et les zones d'ombre. "Je rencontrerai la délégation américaine à l'occasion du déjeuner de samedi, pendant la journée du concours mâles", confirme Lionel Blanchet. 
Quant à Virginia Kouyoumdjian, elle explique son rôle dans l'organisation de cette visite par le fait qu'elle est la seule en France à être membre de la PHAoA, tout en soulignant que depuis le Congrès mondial de 2011 au Haras du Pin, "la SHPF s'est beaucoup écartée de l'international".

Selon Virginia Kouyoumdjian, la délégation américaine, composée non pas de 2 mais de 3 membres, aura pour objectif de "se rendre compte de ce que devient le percheron en France". Les Américains, conscients de vivre dans un certain isolement, voudraient apparemment s'ouvrir sur le reste du monde percheron.
Après les deux jours du Concours national au Haras du Pin, les 3 membres du Comité Marketing se rendront dans quelques élevages percherons du Perche. Des visites annoncées dans un premier temps sur deux jours et qui devraient finalement se dérouler sur une seule journée. On peut penser que cette tournée d'élevages ne sera guère différente de celle faite par les délégations anglo-saxonnes présentes au Congrès mondial de 2011.

Il faudra peut-être expliquer aux Américains que la géographie percheronne française du début du 21ème siècle n'a plus rien à voir avec celle des années 1880-1900.

Société hippique percheronne de France

Association percheronne américaine

Virginia Kouyoumdjian

4 commentaires:

Brigitte Guillaume a dit…

La morphologie issue de la sélection américaine pour faire des percherons, des chevaux de parade, n'est pas forcément adaptée à l'utilisation de ce côté-là de l'Atlantique.
Ceci étant dit, les Américains sont les bienvenus, surtout pour retrouver des souches.
Quant à vouloir alléger nos percherons vedettes, cherchons plutôt les bonnes origines dans nos écuries...

Sylvie MARTZ a dit…

Il fut un temps pas si lointain où Mme V.Kouyoumdjian était responsable des relations internationales de la SHPF et si la France l'a oublié, les étrangers non, et les contacts noués restent surtout quand ils sont les seuls Et puis quand on voyage, c'est quand même plus commodes de connaître des gens plutôt que de partir à l'aventure! (pragmatisme américain sans doute?)
Mais au fait, le congrès mondial de 2011 organisé en France par la SHPF n'avait il pas à son programme du Vendredi 23 sept 2011 une conférence internationale sur la création d’un réseau d’échanges mondial pour le cheval percheron ? Qui s'en souvient!
Ces relations n'ont elles plus grand intérêt ou bien la SHPF a t elle une fâcheuse tendance à transformer ses grands projets en Arlésienne? Toujours est il qu'il n'y a plus personne pour le job.
Mais la vision de ces relations côté français qui se regarde le nombril n'est pas forcément celle de tous ni celle des étrangers, preuve en est puisqu'ils reviennent A moins qu'ils ne pensent bêtement que des relations ça s'entretient! (masochisme américain?)
Enfin, à quoi bon la polémique, l'essentiel n'est il pas de continuer de faire rayonner la race percheronne bien au delà de chez nous, de continuer d'apprendre des autres et de transmettre ce que l'on sait
La notion de géographie devient soudainement importante, mais si en 24 ou 48h il n'est pas possible de faire le tour de France des élevages, est ce si grave puisque tout le monde semble se moquer de ce que ces gens là viennent faire ici!

Brigitte Guillaume a dit…

Vouloir protéger le patrimoine, ce n'est pas seulement se regarder le nombril.
À quand les paillettes génotypées chez les Percherons ?
Interrogeons-nous plutôt sur la sélection génétique faite aujourd'hui par les Amish, qui privilégient les modèles et allures de parade plutôt que les modèles et allures de travail, pour répondre aux tendances du marché américain.

Sylvie MARTZ a dit…

Il n'est pas certain qu'on protège un patrimoine en le tenant caché ou en se fermant aux autres, bien au contraire
Les paillettes génotypées chez les percherons, on serait pas foutu de se mettre d'accord sur les critères! Et c'est sans doute pas pour demain quand on a déjà bien du mal à faire des paillettes tout court
S'interroger sur la sélection génétique que font les Amish, pourquoi pas, bien qu'il semble quand même qu'ils continuent de travailler avec les chevaux, ayant comme souvent en Amérique, 2 types de modèles, l'un de chevaux de travail et l'autre pour le show Leurs chevaux de travail ne ressemblant néanmoins pas tout à fait à ce que les gens qui ne travaillent pas avec les chevaux appellent ici communément cheval de travail
Mais dans la foulée des interrogations, ne faudrait il pas aussi s'interroger sur la sélection génétique que nous faisons nous mêmes chez nous et qui, si elle colle éventuellement avec ce qui est attendu en modèles et allures, ne satisfait pas souvent le marché
Alors faudrait peut être qu'on arrive à accorder les violons pour harmoniser tout ça sans perdre notre patrimoine et sans vendre notre âme au diable, parce que fabriquer des chevaux de collection qui finissent en lasagne, même si c'est les lions qui les bouffent, ça va pas emmener les éleveurs bien loin
Je sais pas pourquoi ça me fait penser à un autre truc avec plein de demandeurs d'emplois qui trouvent pas de boulot et plein d'employeurs qui trouvent pas d'employés ! Y a pas comme un malaise quelque part?
Hé les gens des percherons, c'est pas s'échanger des billets doux sur la blogosphère ou laisser le bloggeur parler tout seul qu'il faut, c'est un vrai travail de fond
Ah oui, c'est vrai, on aurait besoin de la SHP pour ça mais y'a plus personne qui répond !