mardi 15 mars 2016

Une A.G. Pas Ordinaire


Suppression des concours locaux ; suppression du concours de pré-sélection pour les mâles ; mise en place du processus SFET de caractérisation ; rapprochement des Syndicats percherons normands ; obligations de suivi sanitaire... Un programme très chargé pour des éleveurs déjà bien éprouvés par les évolutions des dernières années.

Bernard Boblet, président du Syndicat ornais du cheval percheron.

Tout au long de cette A.G. du Syndicat ornais du cheval percheron tenu sur le site du haras du Pin, les commentaires désabusés ont été nombreux. "Qu'est-ce qu'ils veulent ? Décourager les gens ? Qu'il n'y ait plus d'éleveurs ?". À elle seule, cette réflexion entendue dans la bouche d'une éleveuse résume le sentiment général d'un grand nombre d'adhérents présents à cette A.G. "Ils" ont été montrés du doigt, la SFET, comme on peut s'y attendre. Évanescente, insaisissable SFET, dont tout le monde parle mais que personne ne connaît vraiment. "Mais, c'est qui, la SFET ?", grommelle cet éleveur assis au dernier rang. Il est bien révolu le temps du directeur du haras, paré de son plus bel uniforme, la tête couverte de son képi, dictant ses volontés sur les concours, et à qui on répondait : "Oui, monsieur le directeur".

La SFET, merveilleuse magicienne, capable de transformer des primes euro-incompatibles en encouragements bien sous tous rapports. "Ils", c'est aussi l'IFCE et ses "démarches sanitaires", sous-titrées "sécurité, sanitaire, traçabilité". Après les carottes euro-compatibles de la SFET, le bâton du SIRE avec des coups (coûts) annoncés dans certains cas à 1500 €. Alors, surtout, ne pas se mettre à l'amende.


Bernard Boblet, président du Syndicat ornais, entouré des membres du bureau, explique, argumente, parle d'avenir. La caractérisation, travail sur le long terme. Tout y passe. Le PEJET, pour parvenir à la labellisation en quatre ans. Les tests de tempérament simplifiés, pour les 1-an, effectifs en 2016. "On m'achètera mes chevaux plus cher quand ils seront labellisés ?", entend-on dans la salle. Il faut encore faire preuve de pédagogie, parler d'utilisations, de critères de sélection en devenir, à des éleveurs accrochés à leurs concours modèles et allures comme on enlace une planche... de salut voguant sur un océan de réformes.

On parle encore de la suppression des concours locaux, de la mise en place d'un départemental "unique" qui pourrait être à Mortagne ou ailleurs, au Parc du Perche par exemple. Grouper les concours modèles et allures et les tests de caractérisation, ou au contraire dissocier les deux ? Des choses à confirmer dans les semaines à venir. On évoque rapidement la suppression des concours de pré-sélection des mâles, domaine de compétence de la SHPF. Il y a aussi le dossier des finances. Le rapprochement des deux Syndicats percherons normands, le Syndicat ornais et le Syndicat trait augeron (Calvados, Manche, Eure, Seine-Maritime) représenté à l'A.G. par son président Samuel Gloria, pourrait permettre de se tourner vers la Région Normandie pour compenser les subsides départementaux en diminution.
Beaucoup de questions, peu de réponses évidentes.

Anthony Savale, trésorier du Syndicat ornais du cheval percheron.

Mais tout espoir n'est pas perdu. Les éleveurs ornais (et leurs collègues trait augeron invités) semblent bien décidés à mettre sur pied une présentation d'étalons, signe que l'on ne baisse pas les bras. Il faut faire vite. Alors, Bellême le 2 avril en après-midi ? À confirmer.
Allez, c'est reparti pour un an.

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