mercredi 20 septembre 2017

Nouveaux Visages Pour Les Mâles


Le concours d'approbation des chevaux percherons mâles, le 23 septembre 2017 au Haras du Pin, à l'occasion du 115ième concours national de la race, aura cette année un nouveau visage puisque deux des quatre juges qui opéraient depuis plusieurs années, Patrice Biget et Roger Petit, ont été remplacés.

Membre du jury d'approbation depuis 27 ans, Patrice Biget a souhaité revenir sur ces années qui ont vu d'importantes évolutions marquer la race, en particulier la naissance officielle en 1996 du percheron diligencier. 


Patrice Biget, Jean-Marie Baradeau, Didier Lalonde, Roger Petit


François Chouanard, alors président de la SHPF et Patrice Biget en 2007


En préambule à ce retour sur ces 27 années au service de la race percheronne, Patrice Biget précise ne ressentir " aucune amertume " après cette modification de la composition du jury. Il ajoute cependant regretter " le manque de courtoisie " puisqu'il n'a " ni été prévenu, ni été remercié pour ces 27 années ".




" C'est en devenant président du Syndicat ornais du cheval percheron en 1990 que j'ai intégré le jury d'approbation. À cette époque-là, le jury était composé des directeurs des Haras Nationaux du Pin, du Lion d'Angers, de Blois et des présidents des syndicats départementaux de l'Orne, de  la Sarthe, de la Mayenne et du Maine et Loire." se souvient Patrice Biget qui en devenant président d'un Syndicat départemental était aussi automatiquement vice-président de la SHPF.
S'il reconnait avoir beaucoup appris de ces gens de grande compétence comme Maurice Leroux (Mayenne ), Robert Chrétien puis Paul Belliard (Sarthe ), Maurice Bellanger ( Maine et loire ), il précise que leur vision du cheval percheron n'était pas du tout la sienne et qu'il représentait un courant " moderne " qui n'avait pratiquement pas droit de cité.

"Si l'environnement humain a beaucoup changé en presque trois décennies, c'est du côté du cheval que les évolutions ont été les plus importantes, on peut même dire phénoménales. Les jeunes mâles étaient de robe très claire. Il n'y avait que peu de noirs. On jugeait presque au poids. Il fallait beaucoup d'os, de la masse. On s'intéressait peu aux allures et 90% des chevaux ne se déplaçaient pas. Quant aux aplombs, on y regardait peu et pas du tout aux tissus. On cherchait quand même à conserver un type percheron. Dans ces conditions on a déclaré Champions des chevaux sur-nourris, infirmes, incapables de se déplacer. Cette époque faisait suite aux années 60 où le Perche avait baissé la garde devant un trait du Maine très lourd."




En 2017, nous sommes très loin du tableau sombre dressé par Patrice  Biget. Le diligencier est passé par là.
En 1992, à l'initiative de Philippe de Quatrebarbes, directeur du Haras du Pin, une mission d'achat se rend aux États-Unis. Philippe de Quatrebarbes, François Chouanard, président de la SHPF,  et Patrice Biget y font l'acquisition de Silver Shadow Sheik qui entame sa carrière de monte en France en 1993.
" La présence de Silver n'a pas été bien perçue par beaucoup d'éleveurs, mais après quelques années, avec l'arrivée de reproducteurs comme Gallien et quelques autres, la notion de cheval diligencier tourné vers l'utilisation s'est considérablement répandue. J'ai toujours soutenu l'idée qu'un cheval percheron avait vocation à être utilisé. L'élevage pour l'élevage n'a aucun sens."

Pour Patrice Biget, le mérite de l'arrivée d'étalons venus des États-Unis sur le sol français n'est pas seulement d'avoir conduit à l'émergence d'un percheron diligencier. " Le percheron diligencier a favorisé une prise de conscience chez tous les éleveurs qui ont produit un cheval moins lourd, et  en faisant davantage attention aux  allures. Nous avons maintenant de superbes rappels avec des chevaux qui ont de belles robes et des tissus sains. Il faut espérer que le changement de composition du jury n'est pas le signe d'un retour des anciens au dépend des modernes. "



Le jury du concours d'approbation des mâles percherons sera composé de Jean-Marie Baradeau, Didier Lalonde, Jean-Jacques Léon et Jean-Marc Alanore.

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